Jean -François Boclé est né à Fort de France
en Martinique en 1971 où il vécut ses quinze premières années.
Il
travaille à Paris.
Son travail est critique et
politique.
"Tears of the Bananaman", notamment, est une installation ambitieuse où 300 kilos de bananes scarifiées sont assemblées de manière à former le corps d'un gisant. Quelle a été l'origine de la pièce ?
Le Bananaman, est apparu en 2006. Comme
dans le monde des super-héros que je cotoie beaucoup (rire), ma colère a pris
forme, par multiplication d'un élément du réel auquel qui me parle de la
toxicité, de l'atteinte. Comme le sable de Sandman.
Ici, des banananes en
colères sont devenu un gisant, d'abord dans l'installation Banana Project que
j'ai présentée en 2007 à Maurice, puis à Liverpool, Suède et Martinique. Le
gisant fait face a de grande peintures, comme des stèles de granite, avec
inscrit en blanc le noms de footballeurs noirs qui avaient reçu des bananes
dans des stades de football européens pour signifier leur parentée avec les
singes. Ces gestes sont en général accompagnés de cris de singes. C'est un
particularité de l'attaque raciste que de reconduire en une fraction de secondes
toute l'histoire raciste dont un groupe a été victime. Pour les Noirs, une
bananes en 2006 en Espagne reconduit 5 siècles d'horreurs. Ce travail mettais
cela à nu et à pourrir. Je laisse toujours le corps du bananaman pourrir comme
s'il ne pouvait s'en relever, comme s'il était vain de se lever.
Dans "Tears of the
Bananaman", la peau du Bananaman se voit scarifiée-parcourue de mots, ceux
renvoyant à la toxicité. Lorsque l'on fait une petite incise sur la peau de ce
fruit, avec l'ongle par exemple, une minute après, la sève présente dans la
banane s'oxyde pour atteindre une couleur quasiment noire, la couleur refoulée
des rayonnages des supermarchés du Nord. Elle va suturer cette griffure, puis
comme pour le tronc d'un arbre, la peau va comme s'enrouler autour de cette
blessure.
Je mets mes mots à pourrir, l'écriture elle même devenant
vaine : EAT YOUR LIBERTY, CONSOMME TOI, POETICA BANANERA, NOUS SOMMES TOUS
DÉPENDANTS, OBÈSE MOI, SMILE PLANTATION, WORDS ARE POLLUTION, ÎLE POUBELLE,
YELLOW DEATH, ABÎME MOI, A FRUIT A GUN, I LIKE MY PROSTATE CANCER, CHLOREDECON
ISLAND."
"Sur le
socle de Banana Man est inscrit un numéro de téléphone que le public est invité
à appeler: un Call Center constitué d'une carte SIM de téléphone mobile. Un
dispositif sonore on ne peut plus cheap faisant appel à un objet familier et
intime: aujourd'hui, on a presque tous un téléphone mobile, à portée de main.
De ce geste usuel- passer un appel - , surgit à l'oreille du public ce message
téléphonique, traduit en anglais" Hier, sur les rives du Mississipi, on
pendait aux arbres d'"étranges fruits". Aujourd'hui dans les stades
de foot, on jette des bananes sur des hommes en poussant des cris de singe".
Extrait du magasine Art Absolument.
L'art peut -il jouer
un rôle politique pour changer la donne
dans le monde et en Afrique en particulier?
http://www.saatchigallery.com/artists/jean_francois_bocle.htm?section_name=future_exhibitions
Dans ses installations "Banania Monochrome"l'artiste renvoit au boite de soupe Campbell.
Il questionne également la relation du spectateur à l'objet de consommation ? Concept duchampien?
Il questionne également la place du noir dans la
publicité? Quel est le rôle de
l'artiste dans la société?
Pour lui l'art est un
lieu de pouvoir mais pas que cela...(...)
voir vidéo: présentation de l'artiste sur :
https://www.youtube.com/watch?v=skOBt0SPe9E
http://www.jeanfrancoisbocle.com/works/installation/bananiamonochrome/martinique.html
Banania Monochrome
À la vue de ces boîtes de chocolat en poudre Banania, beaucoup parmi le public me renvoient des : J'en ai mangé toute mon enfance, Ça n’existe plus, C’est fini tout ça, Mais non, Pas ici !...
Après vérification : On en trouve partout, Je passais devant sans les voir.
Le déplacement d’un rayonnage Banania du supermarché vers l’espace muséal opère à vif le refoulé. Le regard de Banania croise celui du public, dans un face à face dont il est difficile d’échapper.
Citations de l'artiste:
"L'art
est un lieu de pouvoir"
"Bananiamonochrome :
"je ne mets pas d’espace entre Banania et Monochrome. La proximité de ces
deux grandes Mythologies du 20ème siècles européen les rend ici
comme solubles l’une dans l’autre". Jean-François Boclé 2006
Pour voir
les performances et les actions de Jean-Francois BOCLE
À la vue de ces boîtes de chocolat en poudre Banania, beaucoup parmi le public me renvoient des : J'en ai mangé toute mon enfance, Ça n’existe plus, C’est fini tout ça, Mais non, Pas ici !...
Après vérification : On en trouve partout, Je passais devant sans les voir.
Le déplacement d’un rayonnage Banania du supermarché vers l’espace muséal opère à vif le refoulé. Le regard de Banania croise celui du public, dans un face à face dont il est difficile d’échapper.
Bananiamonochrome : je ne mets pas d’espace entre Banania et Monochrome. La proximité de ces deux grandes Mythologies du 20ème siècles européen les rend ici comme solubles l’une dans l’autre.
Jean-François Boclé 2006
Extrait de l'article http://www.jeanfrancoisbocle.com/press/art-magazines-group/les-inrocks-2016-ref553.htmlhhttps://www.saatchigallery.com/artists/jean_francois_bocle.htm?section_name=pangaea_II
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