vendredi 17 mars 2017

MOLA Swad CICATRICES, 2017



Mon idée principale est d'utiliser le vêtement en créant des ouvertures qui  révèleront à la surface de mon corps les cicatrices et les inscriptions dans la peaux. Cicatrices liées aux coups de fouets que recevaient les esclaves à l'époque Coloniale, pour évoquer la souffrance passée.
Ma robe au dos nu révèle l'inscription d'un arbre en latex évoquant par le graphisme les cicatrices du passé. La métamorphose en symbole de l'arbre évoque "Dame Nature". J'ai tout d'abord voulu faire une robe au dos ouvert pour signifier l'idée de liberté avec le dos ouvert à la vue de tous.
 Je joue sur les deux surfaces de mon corps: devant et derrière, comme deux temps passé et futur. Le soir, les mots écrits avec l'encre fluorescente se révéleront  à la surface de ma peau. "
Sur la face de mon corps, le mot RESISTANS" évoque le rapport à la lutte passée esclavagiste. Inscrit au dos de mon corps, le mot "LIBERTÉ" signifie l'idée de liberté au 21ème siècle.
Mon idée secondaire est de faire un Bustier court et une jupe  longue tout en gardant l'idée principale des cicatrices et des inscriptions dans la peau par l'utilisation du fil comme matériau allégorique:  jeux de points et de suture. Mon Bustier sera maintenu par des fils croisés évoquant la suture. Quant à la forme de ma jupe, elle sera très longue derrière jusqu'au pieds et courte devant jusqu'au genou. Pour ma performance je souhaiterai faire dialoguer mon corps en relation avec la nature humaine et le règne végétal. J'utiliserai le vent et j'accrocherai des fils dans l'arbre évoquant des fouets. Plaquée à l'arbre, je subis ses fils qui m'entoure dans un premier temps pour m'en libérer.
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CETTE PRODUCTION A BENEFICIE DU SOUTIEN DU LYCEE DES DROITS DE L'HOMME
http://artsplastics.blogspot.com/
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MAGAT Sarah SI J'AVAIS DES AILES, 2017






 « Du plus profond de mon cœur monta un oiseau qui s’envola vers les cieux. Il s’envola encore et toujours plus haut, et devint de plus en plus grand. Au début, ce n’était qu’une hirondelle, puis une alouette, puis un aigle, puis il fut aussi grand qu’un nuage de printemps, et il remplit ensuite les cieux ensoleillés. Un oiseau s’envola de mon cœur vers le ciel. Et il croissait de plus en plus en volant. Pourtant, il ne quittait pas mon cœur. »
Khalil Gibran, poète

« Mon intention est de travailler sur un vêtement de résistance, témoigner de l’obstination de la liberté face à l’oppression, de l’attirance qu’éprouve l’Homme envers elle et son symbole principal : l’oiseau ».
 Qu’évoque le mot « oiseau » ? vol, liberté, élévation, légèreté, air…
Les oiseaux sont, de part leur capacité à voler, le symbole et une allégorie de la liberté. Les oiseaux se déplacent où ils veulent, quand ils veulent et surtout grâce à leurs ailes. De plus, depuis les temps anciens l’Homme s’y associe. Quelques expressions peuvent en témoigner « avoir un appétit d’oiseau », « une cervelle de moineau » ou encore des comparaisons « quel oiseau rare », « c’est un drôle d’oiseau ». Chacun aurait alors un point commun avec les oiseaux : l’amour pour la liberté.
Tout en m’inspirant du travail de Ruriko Muramaya la Robe d’Amour, j’ai réalisé une robe noire à traîne dont une partie est recouverte de plumes partant du haut du cou et descendant jusqu’aux pieds. Quatre oiseaux de Guadeloupe sont représentés par les couleurs des plumes :  
- L’Aigrette bleue, par le bleu clair et foncé. C’est un oiseau difficile à trouver en Guadeloupe par sa rareté. De la famille des échassiers, elle est très élégante, son plumage perd la vivacité de ses bleus au fil du temps mais n’en reste pas moins beau. La mode aurait causé sa disparition à plusieurs endroits. De part son élégance, elle exprime sur ma robe l’attrait, la charme qu’a la Liberté sur l’être humain.
- Le Pélican brun, par le marron. Aussi difficile à trouver en Guadeloupe, cet oiseau possède une allure lourde et un très long bec à poche servant d’épuisette pour capturer les poissons, il vit en communauté. Il symbolise l’emprise qu’a la Liberté sur nous (par son allure), le fait que l’on veuille cueillir celle-ci par tous les moyens possibles (par sa poche) mais aussi le fait que la liberté soit un objectif commun (vie en grande communauté).
- Le Colibri madère, par le noir, rouge et vert. Oiseau comme de Guadeloupe.  Bien qu’il soit de petite taille, le colibri est vif mais surtout violent, il est muni d’un long bec lui permettant d’atteindre sa nourriture. Il représente la hargne et les moyens que l’être humain peut mettre dans sa quête de liberté.

- La Tourterelle turque, par le marron. Plus commun en Guadeloupe, à cause de sa silhouette élancée, elle est souvent prise par un rapace par les passereaux, ce qui lui vaut quelques agressions de leur part. Elle représente les victimes de la quête de la Liberté.

Malgré leurs sens individuels, les plumes de ces oiseaux représentent les touches de bonheur qu’apporte la liberté dans la vie, quant à elle représentée par la robe noire. Mettre les plus sur une longueur en plusieurs couches donne un effet plus naturel à ce plumage, c’est une accumulation similaire aux fleurs sur la réalisation de Muramaya.
La robe évasée et sa traine jouent un rôle important quant à la relation qu’elles entretiennent avec le vent. En effet de par leur forme, le vent les fera virevolter à son rythme et les mouvements traduiront à la fois la légèreté mais aussi la puissance de l’envol.

Ma robe est noire, signe de tristesse, de douleur, d’oppression ; elle possède une traine, symbolisant tout les malheurs que la liberté a subit et supporte. Les plumes quant à elles ne sont situées que sur une partie de la robe, l’oiseau est déplumé, il a déjà  beaucoup combattu pour pouvoir voler. Celles-ci respectent les couleurs de quatre  oiseaux de Guadeloupe, deux communs : le colibri madère (dont les couleurs sont le vert, le rouge et le noir) et la tourterelle turque (le marron claire) ; et deux rares : le pélican brun (le noir, le marron foncé et clair aussi) et l’aigrette bleue (le bleu foncé et le bleu clair). Ces oiseaux symbolisent la Guadeloupe, les racines, le lieu de vie, d’évolution ; mais aussi une île dont les habitants ont subit l’esclavage, l’annulation de leur libre arbitre. La forme de la robe est lâche, elle est souple au vent, elle est signe de légèreté. Il y a donc un rapport entre les plumes, la robe et le vent.
Cependant, l’oiseau est démuni d’aile, s’il n’en a plus, il ne peut plus s’en aller, il est cloué au sol. La liberté ne peut plus décoller à cause de l’oppression. C’est pour cela que durant la performance, j’incarnerai celle-ci, blessée, en agonie et clouée au sol, qui tentera de se traîner jusqu’au point de ralliement.

MORO Noémie POTOMITAN, 2017



"Mon intention à travers le vêtement était de défendre les droits de la femme en évoquant la mémoire de la mulâtresse en période de l’esclavage jusqu’à nos jours".  Le titre "Potomitan" désigne la femme - mère courageuse qui est indispensable et valorisé dans la famille les maison qui, tel un pilier supporte les fondements de son univers.  Le titre "Potomitan" évoque l'aspect de courage et d'adaptation de la femme dans les moments difficiles qu'elle a sû traverser au fil des siècles (ex : enfanter et s'occuper d'un enfant issu d'un viol) sans que pour autant ce soit une société matriarcale. Les femmes se sont donc toujours adaptées dans la société et défendues pour leur droit tout en faisant leur devoir et cela jusqu'à nos jours. Il faut savoir que pendant l’esclavage, les mulâtresses, des femmes issues de parents de couleurs mixtes, étaient très prisées et désirées de par leur beauté. De ce fait, elles travaillaient généralement dans les maisons tenant le rôle de «  femme de maison ». Malheureusement, celles-ci étaient bien souvent violées par leur maître et devenaient donc esclave doublement. En effet, elles avaient en plus la charge d’enfanter  un enfant issu d’un viol. Pour se défendre de l'histoire de son passé j'ai superposé à la jupe un réseau fil de fer de formes torsadés contenant au bout des couteaux qui évoqueront la défense de ces femmes.
Ainsi, afin d'évoquer la mémoire de cette histoire: j'ai représenté le ventre d’une femme enceinte en créant un corset en forme de semi-sphère au niveau du ventre à l’aide de tissus et de fil de fer. Ce ventre rond en forme de barreau évoquent les barreaux d’une prison, symbolisant  l’emprisonnement de ces grossesses non désirées. Puis à l’intérieur de celui-ci je créerais un bébé en papier journal, accroché à moi par un cordon ombilical. Ils auront tous les deux des teintes de rouge, pour symbolisés le sang lors de l’accouchement. Ensuite afin de représenté les vêtements traditionnels de l’époque, j’ai fait un haut qui s’arrête sous la poitrine en tissus madras. Ce petit haut aura les manches bouffantes comme les manches des robes de l’époque. Sur les épaules de celui-ci, j’y intégrerais du grillage, toujours rentrant dans le thème de la résistante mais rappelant la protection de ces femmes. Cela fera référence à l’idée d’avoir « un poids sur les épaules ». Ce haut sera aussi composé d’un décolleté plongeant qui représentera le côté séduisant de la femme de nos jours. Ensuite, je ferais une jupe très aérienne et transparente. Elle sera faite de tissus bleu signifiant la sagesse et  la mélancolie et de tissu blanc symbole du deuil (comme en Inde où les personnes endeuillées sont en blanc et non en noir comme en Occident). Durant la performance je libérerai ces femmes d'aujourd'hui emprises à un passé par un jeux de contractions pour libérer enfin ce fœtus. Elles feront en effet le deuil sur leur statut de jeune fille vierge qui leur a été volée. 

BOURGEOIS Julie,VETEMENT MAISON





 Dans cette oeuvre, Julie BOURGEOIS détourne le vêtement de sa fonction première pour en faire une armure, une protection, une maison à habiter. La forme de la robe est une porte permettant à tout moment de s'y réfugier.

  Titre: Rencontre des élèves de 1ère L1 avec l’acteur Antoine REINARTZ du film « 120 battements minutes » Le 1er Décembre 2017 au ...