dimanche 12 mars 2017

Mél, LAISSEZ MOI, 2017



"Mon intention est de travailler sur le vêtement dans son rôle identitaire et culturel".
Ma robe s'inspire de l'époque des rois et reines, pour symboliser les codes, les manières qu’on se doit de respecter. Cette robe évoque sans doute les majestueux portraits d'apparats où le vêtement était surtout un instrument de propagande officielle dont les codes étaient l'idéalisation, la mise en scène, la richesse des étoffes et des vêtements, le rouge du drapé théâtral, etc. La structure principale de la robe est une ceinture noire. La ceinture est rigide et descend devant à la manière d’un body. La jupe est composée de quatre strates  différentes : un premier jupon vert pour donner une première forme à la jupe et pour donner de la continuité à la ceinture, un jupon blanc cassé pour donner du volume à la jupe, et un long et lourd tissu massif bleu terne pour symboliser la vieillesse. "Ces strates montrent que je subis mon vêtement depuis longtemps. Je joue également avec le poids du vêtement, en montrant que cela pèse sur moi, sur mes épaules". Enfin, la jupe est terminée par un tissu de couleur rouge vif intense, cela évoque l’amour qui cache la souffrance de supporter cette robe. Le haut est lui aussi rouge et reprend un modèle de robe d’époque, toujours pour représenter les codes qu’on oblige à suivre. Le vêtement est terminé par des racines sur la jupe et le haut, donnant la forme générale de la robe, le côté bouffant de la jupe. Les racines sont nombreuses et s'entremêlent,  elles évoquent le réseau de l’information par lequel tout se diffuse. Ses racines seront recouvertes de journaux "Frances Antilles", que j’ai décidé d’utiliser pour sa matière et sa fonction symbolique, car il évoque le commérage et le cliché imposant sur ce corps. Sur le haut, les racines partent du dos et recouvrent la totalité de mon buste, pour donner un effet de noyade. La robe en elle-même dénonce les clichés de la société sur lesquels on se fit et qu’on est « obligés » de suivre. Mon travail de résistance sera la résistance à ces clichés qu’on subit tous durant nos vies.


Lors de la performance, qui se fera au Fort Delgrès à Basse-Terre, je serai enfermée dans une cellule et je lutterai contre le portail qui me retient. La cellule sera elle aussi recouverte de journaux et photos et de « règles » que l’on doit suivre. Je réussirai à sortir de cette cellule, mais je serai toujours prisonnière de ma robe. Alors, j’avancerai jusqu’à un point de rendez-vous l'oeuvre de Roger Arékian  en luttant contre mon vêtement pour au final tomber à petit feu au sol et ainsi montrer que je ne pourrai lutter contre les clichés, qu’ils prennent de plus en plus le dessus.

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